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Trois influences environnementales sur l’enfant et problème d’intégration à l’école

Par octobre 25, 2019 mai 30th, 2020 Aucun commentaires

Il s’agit ici de considérer l’éducation que reçoit l’enfant de sa famille, de sa religion et de la rue.  La famille, la religion et la rue constituent des environnements qui influencent la constitution de la personnalité de l’enfant.  Commençons en premier lieu par la famille.   Nous le savons, la famille comme premier agent éducatif, joue un rôle capital dans l’éducation de la jeunesse, car la réussite de celle-ci engendre l’épanouissement de la société.  Encore faut-il souligner qu’une éducation bâclée, reçue de la famille, ne facilite pas la tâche à l’école qui ne peut réussir aisément à éduquer les enfants malappris.  C’est pourquoi, les parents doivent prendre en main leurs responsabilités, quelle que soit la crise financière.  Bien plus, d’aucuns pensent que c’est la pauvreté ou la misère de certaines familles qui est, par exemple, la seule cause du phénomène « enfants de la rue », alors qu’ils ignorent la sorcellerie dont on accuse certains enfants.  Aussi nous semble-t-il, la déstabilisation de certaines familles a fait que quantité d’enfants se sont trouvés dans la rue.  En ce sens, les enfants issus des parents différents n’arrivent pas toujours à se sentir à l’aise et à se faire aimer par les parents avec qui ils sont obligés de vivre.  Une autre cause judicieuse de ce phénomène est que la violence dans certaines familles pousse les enfants à préférer la rue pour échapper à toutes formes de contraintes qu’ils subissent innocemment.  Au demeurant, comme remède à ce phénomène, les parents doivent prendre leurs responsabilités en main.  Pour emprunter les termes du philosophe français Lévinas, les parents doivent se laisser prendre en otage par la vulnérabilité du visage d’autrui qu’est l’enfant, par ce qu’il y a de plus fragile et de plus menacé, qui revendique responsabilité à temps et à contretemps.

En second lieu, c’est la « rue » qui constitue un des environnements qui peut influer sur la constitution de la personnalité de l’enfant.  En fait, disons que la « rue » a communément une connotation négative du point de vue de l’éducation, car elle est considérée comme ce qui donne à l’enfant une éducation immorale et par le fait même, le tire vers le bas.  Quoi qu’il en soit, elle peut aussi aider les gens à se rendre compte de la qualité de l’éducation reçue par l’enfant en famille.  C’est ici qu’on verra si l’enfant est aliéné ou pas, etc.  Toutefois, il arrive que l’enfant se laisse influencer par l’éducation de la rue, étant donné qu’il est d’esprit faible, ne sachant pas distinguer le vrai d’avec le faux : cela advient lorsque ce qu’il a rencontré (dans la rue) ne cadre pas avec ce qu’il a appris en famille.

Enfin de compte, la « religion » pratiquée par la famille peut influer positivement ou négativement sur l’enfant. Certes, les Eglises restent les lieux où l’opinion des hommes de Dieu, qu’ils soient pasteurs ou autres, est dominante. Beaucoup peuvent facilement s’aliéner par ce que disent les hommes de Dieu. D’où, il est de la responsabilité des parents de bien choisir la religion dans laquelle ils se sentent libres de professer la foi, en vue de toujours bien éduquer leurs enfants. Par ailleurs, face à l’influence croissante des médias et du danger du despotisme délicieux de la mondialisation, les parents doivent aussi protéger leurs enfants contre les antivaleurs.
Dans chaque société en effet, les individus ont, jusqu’à un certain degré, des connaissances, des représentations et des valeurs communes. La langue utilisée, la religion pratiquée, les normes et les lois jugées légitimes se trouvent ainsi largement partagées. Mais selon la nature de la société, le partage peut s’avérer très variable d’une personne à l’autre, et concerner des traits culturels très différents. Par exemple, certaines sociétés ne peuvent concevoir que la pratique religieuse soit différente d’un individu à l’autre, alors que d’autres comme  par exemple la France et la République Démocratique du Congo (RDC) ont fait de la religion une question privée et tolèrent une grande variété de pratiques religieuses…

Par ailleurs, l’éducation que l’enfant reçoit à la fois de la famille, de la rue et de la religion nous amène à la question de l’intégration de celui-ci à l’école. La question qui nous vient à l’esprit est de savoir le rôle que doit jouer l’école pour faciliter l’intégration de l’enfant en son sein, étant donné qu’il est soumis à des poussées antagonistes et, cependant, court le risque d’être divisé en lui-même. Pour répondre à cette question, nous nous sentons obligé d’épouser la pensée d’Emile Durkheim (1858-1917) sur la notion d’intégration sociale élaborée dans De la division du travail social , pour donner une très large représentation de la relation entre l’individu et la société. Plus l’intégration est poussée, plus les individus partagent des objectifs communs, définis et valorisés par la culture dont ils sont les dépositaires, mais aussi par des sentiments et des représentations communes ou des modes de raisonnement. En ce sens, l’intégration dépend donc de l’importance de ce que Durkheim nomme la conscience collective, c’est-à-dire l’ensemble des croyances et des sentiments communs à la moyenne d’une société . Quand une société est caractérisée par une grande intégration sociale, la conscience collective est forte et s’impose à la conscience individuelle, et l’individu a peu d’autonomie. Dans cette perspective, l’intégration dépend fortement de la socialisation des individus : plus ils ont intégré des croyances, des buts communs par leur éducation, leur famille ou les contacts avec les autres membres, plus l’intégration sera forte (cf. Emile Durkheim, De la division du travail social, PUF, Paris, 1973, pp. 100-101) .
Ainsi donc, au moment de mettre un terme à cette discussion, disons que pour qu’il y ait l’intégration de l’enfant à l’école, celle-ci doit lui faire prendre conscience des valeurs et croyances de sa société, afin d’effacer tout ce qu’il a accumulé comme allant contre les bonnes mœurs.

Eric Ndjulu, s.j.

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